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« La RSE à l’épreuve des crises : de la contrainte à la conviction »


Environnement


Alors que l’urgence climatique se confirme, que les inégalités se creusent, que les tensions sociales et géopolitiques s’exacerbent, une question s’impose : dans quelle direction voulons-nous faire avancer notre économie ? Vers le statu quo ? Ou vers une économie de solutions, d’équilibre et de durabilité ?

Depuis plusieurs mois, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) semble se diluer dans le débat public. Le mot « transition » disparaît peu à peu des discours politiques. Il est remplacé par une notion plus vague : la « résilience ». Une résilience souvent défensive, presque militaire, qui regarde en arrière au lieu de construire l’avenir.

Dans le même temps, en Europe, certains envisagent déjà de détricoter des avancées pourtant essentielles. La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), qui impose plus de transparence extra-financière, est remise en cause au nom de la compétitivité. La directive CS3D (Corporate Sustainability Due Diligence Directive), qui engage les entreprises sur la vigilance environnementale et sociale dans leur chaîne de valeur, fait l’objet de négociations tendues.

De l’autre côté de l’Atlantique, le retrait de BlackRock de l’initiative Net Zero Asset Managers alimente une autre inquiétude : les engagements des géants de la finance mondiale sont-ils solides… ou opportunistes ?


Le basculement silencieux des entreprises

Selon une étude Kantar publiée fin 2024, 78 % des entreprises françaises disposent désormais d’un budget dédié à la RSE, contre 66 % en 2022. Les démarches ESG se structurent, se professionnalisent, s’intègrent à la stratégie globale. Les dirigeants ne font plus simplement de la RSE pour cocher une case ou répondre à une injonction réglementaire. Ils le font parce qu’ils y trouvent du sens. Et parce qu’ils y voient une opportunité de créer de la valeur autrement.

Mais il est temps d’aller plus loin. D’oser une bascule intellectuelle, stratégique et financière : passer du “comment” (la RSE) au “pourquoi” (l’impact).

Car il y a une différence majeure entre ces deux approches.

La RSE vise à mieux gérer les risques, à réduire les externalités négatives.

L’impact, lui, consiste à concevoir un modèle économique dont la performance dépend directement d’un bénéfice social ou environnemental mesurable.

C’est plus exigeant. Mais c’est aussi plus puissant.

C’est ce que nous faisons chez Ring Capital. Chaque entreprise que nous soutenons construit un business plan d’impact, avec des objectifs clairs, suivis, qui conditionnent la performance des équipes dirigeantes… et la nôtre en tant qu’investisseurs. Pour nous, l’impact n’est pas une vitrine. C’est une boussole.


L’inaction risque de coûter plus cher que l’ambition

Certains diront que ce modèle est trop ambitieux dans un contexte de crise. Mais c’est l’inverse qui est vrai.

Selon le Forum économique mondial, les conséquences du dérèglement climatique ont déjà causé 3 600 milliards de dollars de pertes depuis l’an 2000. Elles pourraient amputer jusqu’à 22 % du PIB mondial d’ici à 2100 si rien n’est fait.

Les conséquences sont déjà là : économies fragilisées, systèmes sociaux sous pression, populations déplacées, tensions accrues. Nous avons atteint le seuil de +1,5 °C, franchi 6 des 9 limites planétaires identifiées par les scientifiques. Attendre n’est plus une option. La question n’est plus : « Faut-il agir ? » mais : « Agir comment, avec qui et avec quels moyens ? »


Une stratégie gagnante

Les entreprises qui ont intégré les critères sociaux et environnementaux à leur cœur de métier s’en sortent mieux. Elles sont plus résilientes, plus attractives, plus innovantes. Elles anticipent mieux les évolutions réglementaires. Elles fidélisent leurs talents. Elles répondent à une demande croissante des consommateurs, des investisseurs et de la société.

Et le marché le confirme : l’impact investing représente aujourd’hui 1 571 milliards de dollars d’actifs sous gestion, selon le GIIN (Global Impact Investing Network). Le nombre d’acteurs a triplé en cinq ans. Les capitaux aussi.

Non, l’impact n’est pas une bulle.
Non, l’impact n’est pas un luxe de temps de paix.

L’impact est un levier stratégique dans un monde sous tension.

Il est temps de le reconnaître, de le valoriser, de l’amplifier.


L’Europe face à ses responsabilités

Dans ce contexte, l’Europe ne peut pas se permettre de reculer. Elle doit affirmer un cap, une ambition, une direction claire. Elle a les talents. Elle a les régulations. Elle a la volonté d’être un modèle. Encore faut-il l’assumer pleinement.

Affirmer un leadership européen sur les transitions sociales et environnementales, ce n’est pas s’handicaper. C’est se donner les moyens de bâtir une économie compétitive, juste et résiliente.

Diriger massivement le capital vers les solutions à impact, ce n’est pas s’éloigner du marché. C’est l’orienter là où il peut être utile, rentable, durable.

Soutenir les entrepreneurs qui allient innovation, impact et performance, c’est faire le choix de l’avenir. C’est investir dans la stabilité, la paix, l’emploi et la cohésion.

Car l’impact n’est pas un pari. C’est un cap. Un cap que l’Europe a les moyens de tracer. Un cap dont l’histoire se souviendra.