Un événement du Cercle des économistes
Espace Presse

Faire face au choc du chômage

Session 35 Canal 1 5 juillet 2020 12:00 - 13:00


Résumé

L’économie a été mise sous cloche pour sauver des vies. Des mesures rapides ont été prises pour sauver des emplois grâce à l’argent public. Mais, lorsque les mesures de soutien vont être progressivement retirées, certaines entreprises vont devoir licencier des travailleurs car la dette contractée durant le confinement sera trop difficile à repayer, la demande sera toujours trop faible en raison de la peur du virus, ou leur « business model » aura été rendu obsolète par la crise. Les jeunes vont arriver sur un marché du travail déprimé où un nombre important d’entreprises seront en difficulté et n’investiront pas assez car elles devront rembourser leur dette. De façon assez conventionnelle, il faudra donc soutenir le rebond de la demande et apporter des fonds propres aux entreprises pour relancer l’investissement et prendre des mesures spécifiques de soutien à l’emploi pour les jeunes en particulier. Mais la crise covid-19 accélère également des tendances qui tendent à transformer l’économie en donnant un rôle plus central à la digitalisation par exemple. Il faudrait en profiter pour mettre en place une économie plus verte et plus inclusive. Pour ce faire, il faut passer en un temps record d’une économie sous cloche à une économie très agile avec des réallocations de ressources entre secteurs. Cela implique des politiques très actives, plus imaginatives en matière de marché du travail avec un accent très fort (et des subventions) mis sur l’éducation et la formation. Prenons un exemple : la digitalisation. Celle-ci permet plus de télétravail et de télémédecine par exemple, ainsi que la mise en relation plus aisée de nombreux talents en abaissant les barrières géographiques ou sociales. Elle peut stimuler l’innovation en ouvrant plus d’horizons à chacun où qu’il se trouve, grâce à l’éducation et la formation continue en ligne et aussi par un accès plus immédiat à des groupes de consommateurs plus grands ou mieux identifiés. Elle peut stimuler la productivité en favorisant une adoption plus grande de l’intelligence artificielle. Mais pour que ces aspects positifs se concrétisent, il faudrait dans le court terme investir pour que tous les territoires et catégories sociales aient des infrastructures numériques et un équipement de bonne qualité et aussi s’assurer qu’un nombre important de jeunes puissent se former à ces nouvelles technologies, que ce soit de façon basique, avec des formations courtes, ou pointues avec la création rapide d’écoles de la digitalisation dans les régions (peut être en s’inspirant de l’ école 42). On pourrait miser sur la formation dans les technologies du numérique d’un certain nombre de jeunes en service civique, en particulier de jeunes filles qui sont sous-représentées dans les métiers du numérique. Un certificat professionnel pourrait être délivré selon le succès de leur formation. Il faut en effet tout faire pour que l’économie digitale soit inclusive et aide à renouer les liens sociaux en créant des écosystèmes locaux riches qui pourraient innover en particulier, mais pas seulement, au sein des associations et dans l’économie sociale et solidaire.


Intervenants

Augustin de ROMANET
Président Directeur général
-
Groupe ADP
Biographie
Orlane FRANCOIS
Présidente
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FAGE
Biographie
Louis GALLOIS
President
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Fédération des acteurs de la solidarité
Biographie
François HOMMERIL
Président
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CFE-CGE
Biographie
Aurélie TROUVÉ
Spokesperson
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Attac
Biographie

Coordinateur

Hélène REY
Membre
-
Le Cercle des économistes
Biographie

Modérateur

Vincent GIRET
General Manager
-
franceinfo
Biographie

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