Un événement du Cercle des économistes
Espace Presse

Déclaration finale de la jeunesse

Tout au long du mois de juin, des représentants de 12 organisations et des contributeurs externes, réunis en trois groupes de travail thématiques (Travail & Formation, Culture & Vie quotidienne, Engagements & Démocratie), ont participé à des webinars sur la base desquels ont été rédigées 12 propositions pour l’avenir de la jeunesse.

Les organisations ayant participé aux webinars : Agence du Service civique, Article 1, la FAGE, Graine d’Orateur, La Parole aux 18-28, InPACT, Mozaïk RH, Nos Quartiers ont du Talent, Apprentis d’Auteuil, Prométhée Education, l’UNEF, l’UNIJ ainsi que des contributeurs externes.

 

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Arrêtons de proposer aux jeunes des formations et des parcours professionnels obsolètes !

  • Mettre au point un système d’information et de déploiement qui permette de lutter contre les Fake orientations, Fake formations et Fake stages. Cela signifie de remettre à plat la totalité des systèmes de d’information existants, sous l’égide d’une seule et même organisation (Pôle emploi ?), physique et digitale. Pour y répondre, nous proposons de lancer une grande consultation des jeunes issus de ce système d’orientation afin évaluer la qualité de l’ensemble des stages, orientations, formations. Cette grande consultation pourrait permettre en outre d’intégrer ce nouveau paramètre dans les normes RSE des organisations et faire, si cela est nécessaire du Name and shame.
  • Parallèlement, proposer des programmes de tutorats intergénérationnels avec davantage de mises en lien entre jeunes et professionnels, et ce dès le collège (favoriser l’immersion en entreprise, rendre systématiques les témoignages d’entrepreneurs dans les écoles…).
  • Ouvrir plus largement le programme Erasmus + à tous les jeunes – étudiants, apprentis, isolés – et ce sans fracture territoriale, sociale ou culturelle. Pour garantir la réussite de cette proposition, il est impératif de fixer des objectifs quantitatifs associés à des statistiques de l’INJEP et de communiquer très largement auprès des publics cibles.
  • Développer les missions de Service civique en changeant l’échelle d’âge, l’éventail des missions, etc.

Créons une offre d’emploi exclusivement consacrée à la jeunesse

  • Réorganiser la totalité du système propre aux demandeurs d’emploi en unifiant toutes les composantes : Pôle emploi, APEC, missions locales, etc. autour d’une seule et même structure, conjuguant Pôle emploi (y compris formation) et les collectivités territoriales au plus près des bassins d’emploi.
  • Associée à cette nouvelle structure dédiée aux jeunes, la création d’une application numérique : le Pass emploi. Cette application intégrerait notamment une carte interactive détaillant les besoins en termes d’emploi, régions par régions, soucieuse des réalités des territoires. Ce programme aura notamment pour ambition d’intégrer les questions de mobilité liées à l’emploi, le budget d’un déplacement quotidien, le besoin d’un permis de conduire ou l’achat d’un véhicule, le déménagement éventuel et les frais y étant associés, les offres et les formations spécifiques au territoire etc.

Osons aller là où la jeunesse ne nous attend plus !

  • Développer et démultiplier les initiatives de tiers-lieux lancées par le gouvernement et par d’autres institutions en les organisant avec « une entrée » jeune et surtout en proposant des équipes d’encadrement qui associent des compétences économiques, sociales, culturelles pour accompagner tous les jeunes, dans tous les projets. Afin d’y parvenir il faut d’ores et déjà envisager d’autres lieux d’expression comme les écoles, ou les agences Pôle emploi. Ainsi, Nous pensons que ce projet ambitieux doit intégrer en son sein les écoles et établissements scolaires du secondaire, en s’appuyant sur des lieux accueillant déjà la jeunesse.

Capitalisons sur les compétences qui ne se périment pas !

  • Créer, pendant toute la durée du parcours scolaire et universitaire, un espace de partage et de temps autour des soft skills : emploi, culture, engagement associatif… afin de permettre aux jeunes de travailler leur créativité, leur capacité d’autonomie, leurs compétences personnelles et relationnelles, etc. A l’heure des concours d’éloquence, du grand oral pour l’obtention du baccalauréat, ne limitons pas les soft skills. Parmi ces compétences nouvelles, l’engagement individuel et collectif doit figurer au premier rang.

Investissons sur notre jeunesse, notre avenir !

  • Généraliser le versement d’un revenu universel qui consoliderait une variété d’aides existantes, à hauteur de 80% du SMIC ou envisager le versement d’une dotation à la naissance pour tous (montant à définir). Ces mesures seraient principalement financées par une taxe sur les GAFAM et autres plateformes numériques, parce que dès la naissance, nous sommes avant tout les data qui vont les enrichir.
  • La jeunesse n’est pas éphémère, elle ne dure pas un an, adaptons les aides aux rythmes de la vie personnelle et professionnelle des jeunes en situation de grande précarité. Pour cela, nous proposons, d’étendre la Garantie jeunes* pour une durée de 7 ans afin d’apporter aux jeunes de 16 à 23 ans en situation de grande précarité un soutien financier, solide et durable, sans risque d’interruption selon des changements d’âge ou de situation et de leur laisser le temps nécessaire pour se former, travailler, trouver un logement et s’installer dans la vie.
    *La garantie jeune est aujourd’hui un contrat d’un an entre les missions locales et les jeunes de 16 à 25 ans, en situation de grande précarité afin de les accompagner vers l’emploi et de proposer une aide financière de 485 euros.

Mettons les pratiques démocratiques à l’heure de notre temps !

  • Généraliser le vote électronique (pour tout ou partie des rendez-vous électoraux), qui pourrait permettre à la jeunesse de se réapproprier les outils démocratiques. La nouvelle génération est en effet profondément attachée aux libertés que procurent le numérique et ses outils. Les responsables politique doivent entendre cet appel et investir dans cette transition numérique. Cet engagement est protéiforme, difficilement quantifiable mais nous ne sommes pas une génération dépolitisée.
  • Abaisser l’âge du droit de vote à 16 ans (de la même manière pour tout ou partie des échéances électorales). En effet, rarement une génération a eu accès si jeune à autant d’information et d’analyse, rarement une génération a pu se cultiver et se nourrir aussi simplement grâce à internet.