La redistribution des cartes sectorielles

Comme l’ont souligné les travaux d’Isabelle Méjean (Prix du Meilleur Jeune Economiste 2020), les pays et les entreprises se sont progressivement spécialisés au sein du circuit industriel et commercial mondial. On peut y voir l’effet conjugué de l’optimisation économique et de la pression sociale et environnementale différentielle. La crise de la COVID-19 a mis en lumière la fragilité qui peut résulter de la fragmentation résultante des chaînes de valeur, et de la concentration de certaines étapes productives aux mains d’oligopoles de fait. Entre incantation politique et sociale, et faisabilité industrielle et économique, le fossé est grand et la relocalisation des activités productives ne pourra être ni immédiate, ni universelle. Dès lors, comment sélectionner les processus qui doivent être rapatriés en priorité, comment garantir aux acteurs économiques, dans un monde inégalement régulé et toujours compétitif, la viabilité économique de leurs efforts, et comment conserver les bénéfices issus de la technologie et des services ?