La prospérité supporte-t-elle les inégalités?

Croissance et inégalités sont un couple compliqué en économie : si les inégalités sont inhérentes au décollage des économies, les évènements politiques récents nous ont enseigné que prospérité ne rime pas avec inclusion: c’est aux États-Unis et au Royaume-Uni, ou la croissance a été le plus élevée et le chômage le plus bas que la réaction de rejet de notre modèle de développement globalisé, ouvert sur le monde et ses échanges a été le plus fort.

La faculté des démocraties libérales de résorber les inégalités culturelles, économiques, sociales et territoriales semble être mise à mal: plus, ces votes ont manifesté le rejet d’une croissance qui divise le monde entre ceux qui embrassent la mondialisation et ceux qu’elle effraie par les changements qu’elle implique.  Les disparités non seulement de richesse mais surtout de mode de vie, au sein d’une nation ou plus largement des économies développées sont-elle soutenables à long terme ?

La question se pose avec d’autant plus d’acuité qu’elle suscite un débat politique très vif, à même de remettre en question la prospérité des décennies futures. Deux options s’affrontent pour la résorption du fossé croissant entre les « ins » et les « outs » de la mondialisation. D’un côté l’option de protectionnisme, retranché derrière les frontières, et de repli sur soi. Elle va souvent de pair avec une taxation importante des revenus plus élevés, du travail comme du capital, voir un abandon de la reconnaissance des dettes existantes. De l’autre, la poursuite de l’ouverture, avec une attention particulière portée à l’inclusion. Les politiques préconisées visent alors autant (ou moins) à redistribuer les revenus de la mondialisation qu’à promouvoir les chances de participer à la mondialisation et en bénéficier, grâce à un accès équitable à une éducation de qualité, formation tout au long de la vie professionnelle, et l’ouverture aux autres cultures.

Cette session sera l’occasion de confronter diagnostique et préconisations de politiques, au-delà de l’économie. Ce n’est plus tant un affrontement entre politiques d’offre et de demande, que La confrontation de politique d’ouverture ou de replis.