Restaurer la compétitivité européenne

Les rapports Draghi et Letta ont, chacun à leur façon, posé crûment la question de la compétitivité européenne. Spécialisée dans les industries dont les avancées technologiques sont cumulatives (l’automobile avant l’irruption du véhicule électrique, ou la pharmacie avant celle des biotechnologies), l’Europe est aujourd’hui confrontée à l’émergence de concurrents s’appuyant sur des technologies disruptives. Et si les choix européens en matière d’action climatique offrent l’opportunité de faire de l’Europe une économie décarbonée et compétitive, ils ajoutent à court terme aux contraintes auxquelles est confrontée l’industrie. La fragmentation de l’économie mondiale et les tensions géopolitiques imposent de remettre au coeur de l’agenda européen les gains de productivité, les opportunités d’investissement, les emplois de qualité. La capacité d’innovation, qui traverse ce projet, suppose un vaste marché intégré que n’offre plus le marché mondial, dans un contexte de conflictualité croissante des échanges commerciaux. Elle suppose également de faire des choix, les montants d’investissement requis dépassant très largement la faible mobilisation de l’épargne européenne vers les projets risqués. Tout en affinant ce constat alarmant, la table ronde posera trois questions : quelle voie pour l’approfondissement du Marché unique européen ? Quels secteurs porteurs d’autono