Les opportunités mondiales offertes par le développement de la Chine
Géopolitique
L’économie chinoise maintient un élan solide, jouant un rôle crucial comme moteur de la croissance mondiale.
Ces dernières années, l’économie chinoise s’est rapidement redressée après les perturbations causées par la pandémie de COVID-19, maintenant une trajectoire de croissance relativement robuste. Le PIB a augmenté de 5,2 % en 2023 et de 5,0 % en 2024, avec une croissance de 5,4 % au premier trimestre 2025 — un rythme qui place la Chine parmi les économies majeures à la croissance la plus rapide au monde et souligne sa résilience économique.
Au cours des cinq dernières années, la Chine a contribué en moyenne à près de 30 % de l’expansion économique mondiale, consolidant ainsi sa position comme l’un des principaux moteurs de l’économie mondiale. Première puissance commerciale mondiale, la Chine est le principal partenaire commercial de plus de 150 pays et régions. Elle est également en tête parmi les économies en développement en termes d’investissements directs étrangers entrants (IDE) et d’investissements directs à l’étranger (IDE sortants). Le commerce et l’investissement constituent non seulement un lien vital entre la Chine et l’économie mondiale, mais favorisent aussi la prospérité partagée.
En 2021, la Chine a atteint un jalon historique en éliminant la pauvreté absolue, en sortant 100 millions de ruraux de la privation — une réussite sans précédent dans la lutte mondiale contre la pauvreté. En 2024, la production annuelle de céréales du pays a dépassé pour la première fois les 700 millions de tonnes métriques, assurant l’autosuffisance alimentaire nationale tout en permettant à la Chine de fournir une aide humanitaire cruciale aux pays les moins avancés d’Afrique et d’Asie, contribuant ainsi à atténuer les crises alimentaires dans les régions vulnérables.
La Chine est également restée ferme dans ses engagements climatiques, en donnant la priorité au développement des technologies d’énergie propre et des industries vertes. En 2024, les sources renouvelables ont contribué à plus de la moitié de la nouvelle production électrique chinoise, la capacité installée du pays en éolien, solaire et hydroélectricité étant la plus importante au monde. De même, le parc de véhicules électriques (VE) de la Chine dépasse largement celui de tous les autres pays, soulignant sa domination dans l’industrie du transport durable. Ces efforts ont produit des résultats tangibles, notamment un ciel plus propre et une meilleure qualité de l’air, renforçant significativement la lutte mondiale contre le changement climatique.
L’économie chinoise fait actuellement face à des pressions internes et externes.
Les tensions géopolitiques et l’imposition par les États-Unis de « droits de douane réciproques » continuent de déstabiliser l’ordre commercial international, jetant une incertitude sur les prévisions de croissance économique mondiale. En interne, des faiblesses structurelles persistent, notamment une consommation intérieure modérée et des barrières commerciales croissantes. Les entreprises chinoises subissent des restrictions accrues sur les marchés mondiaux, comme le montrent les données de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) : en 2024, la Chine représentait 33,6 % de toutes les mesures antidumping actives lancées depuis 2020 (1103 sur 3285 cas).
Pour relever ces défis, la Chine met en œuvre une stratégie dite de « double circulation », privilégiant la demande intérieure comme principal moteur de croissance tout en renforçant ses liens économiques internationaux. Cette stratégie s’appuie sur les avantages institutionnels de la Chine — sa capacité de planification stratégique à long terme — ainsi que sur ses atouts de marché, notamment une base de consommateurs vaste et diversifiée, un écosystème industriel complet, et une main-d’œuvre qualifiée comprenant des millions d’entrepreneurs et de professionnels. Ces facteurs confèrent à l’économie chinoise un fort potentiel de croissance endogène. À mesure que la Chine progresse vers son objectif de « modernisation à la chinoise » — un projet ambitieux de moderniser une nation de 1,4 milliard d’habitants — elle est bien positionnée pour libérer des opportunités transformatrices pour le développement mondial.
Depuis huit décennies, le libre-échange et la mondialisation économique sous-tendent la paix et la prospérité mondiales.
L’ordre international d’après-guerre — incluant le système de Bretton Woods, l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) et son successeur, l’OMC — a été largement façonné par les États-Unis et les pays européens. Ce système privilégiait le libre-échange et l’intégration économique mondiale, permettant une croissance et une paix sans précédent au cours des 80 dernières années. Toutefois, la mondialisation a aussi engendré de multiples défis : élargissement des inégalités de revenus, désindustrialisation de certains secteurs, montée du populisme et du protectionnisme dans certains pays, accompagnée d’une tendance croissante aux politiques repliées sur elles-mêmes.
L’histoire montre que l’ouverture favorise le progrès, tandis que la fermeture entraîne la stagnation. Pour faire face aux revers de la mondialisation, il faut approfondir — et non renoncer à — la coopération internationale. Recourir à des mesures exclusives, isolationnistes ou extrêmes est contre-productif, car cela ne règle pas les causes profondes et risque de provoquer de nouveaux problèmes.
Les économies émergentes et en développement, dont la Chine, ont prospéré grâce au système commercial multilatéral fondé sur les règles centré sur l’OMC. Ces économies restent de fervents défenseurs de la libéralisation du commerce et de l’intégration économique mondiale. Selon les données de l’OMC, entre 1995 (année de sa création) et 2023, le commerce mondial de biens et services est passé de 6,3 billions USD à 31,3 billions USD — une multiplication par près de quatre. Cette expansion a renforcé les chaînes de valeur mondiales, la coopération industrielle et logistique, et a permis à plus de 1,5 milliard de personnes de sortir de l’extrême pauvreté. Depuis 2000, les économies en développement ont vu leur volume d’échanges de biens multiplié par 4,6, grâce à la relocalisation industrielle et à une intégration accrue dans les réseaux commerciaux mondiaux. Leur part dans le commerce mondial est passée de 30 % à 45 %, tandis que leur contribution au PIB mondial avoisine 40 %.
Le groupe BRICS, désormais composé de 11 États membres en Asie, Afrique, Europe et Amériques, illustre cette dynamique. Représentant 32 % de la surface terrestre mondiale et près de 4 milliards d’habitants — soit 48 % de la population mondiale — ses membres totalisent 28 % du PIB mondial, consolidant ainsi leur rôle clé dans la gouvernance et l’économie mondiales. Comme le souligne le rapport de la CNUCED « Perspectives du commerce et du développement 2025 : sous pression », les économies en développement ne cherchent pas à défier les pays développés, mais à obtenir leur place légitime dans l’économie mondiale.
Les économies avancées devraient voir l’essor des BRICS comme une opportunité et non une menace. Fondés sur la coopération économique, les pays du BRICS sont bien placés pour promouvoir davantage le libre-échange, renforcer les partenariats économiques mondiaux, et débloquer de nouvelles opportunités dans les marchés développés et en développement, insufflant ainsi un puissant élan à la reprise et à la croissance économiques mondiales.
La Chine promeut activement la construction d’une communauté de destin partagé pour l’humanité et favorise le développement mondial par des actions concrètes.
À une époque marquée par de profondes transformations mondiales et une stagnation économique prolongée, la Chine a avancé un cadre visionnaire pour surmonter les obstacles majeurs au développement humain : la construction d’une communauté de destin partagé pour l’humanité. Comme l’a exprimé le Président Xi Jinping, toute l’humanité vit désormais dans un « village global » partagé, de plus en plus interconnecté, où les intérêts mutuels sont étroitement liés. Toutes les nations partagent le même destin ; pour surmonter les turbulences et tracer une voie vers la prospérité collective, une action collective est essentielle. Aucune tentative de saper ce chemin commun ne devrait être tolérée.
Ancrée dans cette philosophie, la Chine a porté la réalisation de cette communauté de destin partagé, plaidant pour un monde multipolaire égalitaire et ordonné ainsi qu’une mondialisation économique inclusive par des actions concrètes. Elle a lancé une série d’initiatives et de mesures visant à promouvoir le développement mondial, avec un accent particulier sur la promotion du concept du Sud global.
Notamment, l’Initiative mondiale pour le développement de 2021 souligne cet engagement, la Chine s’engageant à mobiliser des ressources supplémentaires pour renforcer la coopération dans des domaines clés — réduction de la pauvreté, sécurité alimentaire, prévention des épidémies et distribution de vaccins, financement du développement, changement climatique et développement vert, industrialisation, économie numérique et connectivité. Cette initiative vise à accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable.
Cet agenda diplomatique a gagné en dynamisme en 2024. Lors du Sommet 2024 du Forum sur la coopération Chine-Afrique à Pékin, la Chine a présenté dix mesures stratégiques de coopération pour renforcer le développement africain. Au Sommet du G20 de Rio de Janeiro en 2024, la Chine a proposé huit actions collaboratives. Ces initiatives donnent la priorité à la modernisation des infrastructures, à une gouvernance efficace de la pauvreté et à l’innovation technologique, s’appuyant sur des efforts multilatéraux pour promouvoir un développement mondial équitable.
Complétant ces efforts, l’Initiative Ceinture et Route (BRI), désormais dans sa douzième année, a établi un bien public mondial positif par la coordination des politiques, la connectivité des infrastructures, la facilitation du commerce, l’intégration financière et les échanges entre populations. Malgré quelques critiques, ses principes de consultation mutuelle, de construction conjointe et de bénéfice partagé ont été largement reconnus.
La Chine a également adopté une ouverture plus élevée vers le monde. Depuis 2024, des mesures unilatérales de libéralisation — notamment l’entrée sans visa pour les citoyens de 47 pays, l’assouplissement des restrictions aux investissements étrangers, l’accès complet au secteur manufacturier, et l’élargissement progressif des secteurs de services à haute valeur ajoutée comme la santé et les télécommunications — ont été mises en œuvre. En tant que deuxième économie mondiale, la Chine agit concrètement pour promouvoir la croissance du commerce mondial et le développement économique, notamment par une exonération à 100 % des droits de douane sur les exportations des pays les moins avancés et un volume annuel d’importations dépassant 2,6 billions USD, démontrant ainsi son rôle central dans le commerce mondial.