Rebâtir le multilatéralisme

Les années 1990 et 2000 ont été un âge d’or du multilatéralisme. Une réaction inclusive à la grande crise financière a marqué l’apogée de cet âge d’or, mais aussi le début d’un déclin que la COP 21 n’a pas réussi à enrayer.
L’histoire la plus récente du multilatéralisme, celle des années 2010 et 2020 est celle d’un paradoxe. D’un côté, l’action collective n’a jamais été aussi nécessaire face à l’émergence de biens publics et de risques clairement mondiaux, et face à la multiplication des crises. Mais cette action collective n’a jamais été aussi difficile. Ce paradoxe se trouve renforcé par une fragilisation de nos systèmes démocratiques représentatifs dont des poches résilientes de pauvreté et l’accroissement des inégalités ont fragilisé la stabilité et la légitimité politique. Il met en cause à la fois la légitimité et l’efficacité du système multilatéral.
L’onde de choc créée par l’invasion de l’Ukraine pourrait être fatale au système multilatéral si ce dernier échoue une fois de plus à faire la preuve de son utilité face aux défis communs, donc de sa pertinence.