Eradiquer la pauvreté

La performance d’une économie est le résultat de sa capacité à guider les choix de production de façon à satisfaire les besoins de consommation de chacun. Mais il n’y a aucune garantie que le marché puisse permettre à ceux ayant peu de pouvoir d’achat de satisfaire leurs besoins. Si l’on s’entend sur le fait qu’une économie avec moins de pauvreté est préférable, peut-on l’éradiquer totalement ?
Cette question, si simple à première vue, en soulève plusieurs autres : doit-on définir la pauvreté en terme relatif ou absolu ? La pauvreté reflète-t-elle de mauvais choix individuels ou collectifs ? En France, l’action choisie reflète les perceptions des déterminants de la pauvreté : les pauvres sont-ils moins enclins à travailler ? A prendre des risques ? A corriger leurs erreurs passées ? La solution est-elle de conditionner le RSA à une activité ? De concentrer nos efforts à reconstruire des sécurités ?
Les crises successives appellent à une action efficace : comment contrer une pauvreté qui s’accentue pour certains, même lorsque le nombre de pauvres reste constant ? Que faire lorsque la pauvreté s’installe dans la durée, se concentrant sur certains groupes sociodémographiques et dans certains territoires ? Comment lever le sceptre de la précarité, donner confiance en un monde où la pauvreté ne serait plus de l’ordre du possible ?