L’Afrique a-t-elle besoin d’une révolution capitalistique ?

Il est commun de sous-estimer l’ampleur des évolutions qui se sont produites en Afrique, en termes d’amélioration des conditions de santé et d’espérance de vie, d’accès à l’enseignement supérieur, de rayonnement culturel et d’effervescence dans beaucoup de domaines de la vie courante. Mais les observateurs extérieurs ont tendance à voir les problèmes qui s’accumulent : l’écart de niveau de vie par habitant, tel qu’il est mesuré par le produit intérieur brut en parité de pouvoir d’achat, entre le continent et le reste du monde se creuse. L’explosion démographique se traduit par un grand nombre de jeunes susceptibles de se retrouver sans emplois – alors même que c’est en Afrique que la population en âge de travailler croît le plus rapidement. Et le développement est freiné par un déficit d’infrastructures, des problèmes de gouvernance et d’instabilité, des conflits, sans même mentionner la grande vulnérabilité au réchauffement climatique et aux catastrophes naturelles. Cette table-ronde n’a pas pour but de donner à l’Afrique des leçons de développement, mais de confronter les regards sur l’Afrique d’acteurs étrangers qui y sont impliqués et ceux d’Africains dont les initiatives témoignent du dynamisme du continent. Elle vise aussi à éviter le discours morose et réducteur, et à parler de « l’Afrique » comme si le continent n’était pas caractérisé par une extrême diversité. Elle vise enfin à débattre de la façon dont l’insertion internationale, par le jeu des investissements étrangers, du commerce international et de l’aide peut contribuer à un développement voulu par les Africains.