ESG des entreprises : retour à la réalité

Les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) sont devenus incontournables dans la stratégie des entreprises, sous la pression des investisseurs, des régulateurs et du grand public. Pourtant, un écart grandit entre les engagements affichés et leur mise en oeuvre réelle. Greenwashing, indicateurs flous et absence de standardisation freinent l’efficacité de ces démarches. Face à cela, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) impose un reporting extra-financier rigoureux, avec plus de 1 000 critères répartis en 12 normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards) couvrant des aspects tels que les émissions de gaz à effet de serre (ESRS E1), la biodiversité (ESRS E4), les droits de l’homme (ESRS S1) ou encore la gouvernance d’entreprise (ESRS G1). Ce cadre complexe engendre des coûts élevés pour les entreprises et suscite une contestation croissante du processus ESG, perçu comme une contrainte plutôt qu’un levier de transformation. Entre exigences réglementaires et impératifs économiques, l’avenir de l’ESG reposerait sur une simplification et une harmonisation des normes pour éviter un rejet massif de ces obligations.