Éducation : tous égaux, vraiment ?

Si les performances scolaires des jeunes Français s’inscrivent dans la moyenne de l’OCDE, la France se distingue par des inégalités sociales et territoriales parmi les plus fortes. Chaque année, 100 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme. Et pourtant, notre pays consacre 6,3 % de son PIB à l’éducation — un effort supérieur à la moyenne européenne. Mais plus que le niveau des moyens, c’est leur efficacité qui interroge en France comme ailleurs. L’éducation est l’investissement stratégique du XXIe siècle. Son rendement économique est considérable, comme le souligne le prix Nobel d’économie James Heckman. Mais son impact dépasse l’économie : elle est un levier déterminant pour la santé publique, la cohésion sociale et la vitalité de nos démocraties. Cette session sera l’occasion de partager les meilleures pratiques à l’international et les apports de la recherche pour lutter contre les inégalités éducatives. Quelques priorités se dégagent : d’une part, le développement des compétences socio-comportementales — telles que la persévérance, la coopération ou la confiance en soi — dans lesquelles les élèves les plus en difficulté sont en net retrait selon les enquêtes internationales ; d’autre part, la formation des enseignants aux pédagogies actives, plus inclusives et efficaces. Un autre défi majeur s’impose : réduire les inégalités femmes-hommes dans les filières scientifiques, enjeu d’équité et de compétitivité à l’ère de l’intelligence artificielle.