La RSE à l’épreuve des crises

En période de crise, la RSE ( Responsabilité Sociale des Entreprises) reste-t-elle une priorité pour les entreprises ? La crise sanitaire de 2020 avait suscité une prise de conscience écologique, mais les conflits et les troubles géopolitiques survenus depuis 2022 ont conduit à une période d’inflation et d’instabilité économique qui, à l’inverse, a fait passer les préoccupations sociales et environnementales des entreprises au second plan, se matérialisant par le report voire l’arrêt d’investissements en faveur de l’environnement. Est-ce un bon calcul de la part des entreprises ? Divers travaux montrent qu’un backlash écologique constitue en fait une double erreur stratégique. D’une part, engagements et pratiques RSE permettent aux entreprises d’être plus résilientes par la confiance qu’elles suscitent auprès de leurs parties prenantes. D’autre part, le dérèglement climatique et les inégalités sociales ont aussi des conséquences économiques néfastes, à court et à long terme. Ce recul de la RSE traduit sa fragilité et interroge sa nature même. Tant que les stratégies RSE des entreprises s’inscriront dans un paradigme de « soutenabilité faible » orienté vers leur soutenabilité économique, elles ne seront pas un levier de transformation de nos sociétés. Ce qui pose une question majeure : comment (re)mettre l’économie au service de la société ?