Une mondialisation imprévisible

Le système multilatéral mis en place après la Seconde Guerre mondiale repose sur un cadre réglementaire stable et prévisible. En imposant des principes de non-discrimination et de réciprocité, le système a permis une forte réduction des barrières aux échanges qui a favorisé leur développement. Depuis 2018, l'architecture du système commercial multilatéral est mise à mal. L’organe de règlement des différends de l’OMC est inopérant, faute d’un accord sur la nomination de ses membres. Parallèlement, l'administration Trump a instauré des droits de douane unilatéraux, marquant une rupture avec les principes du commerce réglementé. Ces tensions ont engendré une incertitude persistante qui pèse sur les échanges internationaux. Les premiers mois du second mandat de Donald Trump ont exacerbé ces tensions, le nouveau président américain évoquant des droits de douane universels de l’ordre de 10 à 25%. Quels sont les effets de cette incertitude ? Doit-on s’attendre à un recul de la mondialisation ou à une reconfiguration des interdépendances ? Comment les entreprises et les états peuvent-ils d’adapter à un environnement économique plus fragmenté ? Comment peut-on concilier les objectifs de souveraineté économique et la coopération internationale plus que jamais nécessaire ? Comment peut-on envisager la future architecture du commerce mondial dans ce contexte ?