Information : la guerre des récits

L’économie numérique a fait subir aux médias de nombreuses pertes de revenus : les plateformes sont d’abord venues proposer aux lecteurs de presse écrite des contenus partiels (un titre et quelques lignes d’un article) mais gratuits. Séduits massivement, les lecteurs ont réduit leurs achats au numéro et leurs abonnements. Les annonceurs publicitaires ont suivi leur audience et ont concentré leurs achats d’espace sur ces plateformes. Celles-ci, devenues quasi-monopolistiques sur les services d’intermédiation publicitaire, ont absorbé une part croissante des dépenses des annonceurs au détriment des médias. Les médias audiovisuels ont aussi subi la désaffection pour leurs espaces publicitaires.
Dans le même temps, les réseaux sociaux poussent sans hiérarchie, grâce à leurs algorithmes, des informations vérifiées, produites par les médias, et des contenus fallacieux, résultats d’ingérences ou d’influenceurs sans grand souci du réel.
Cette conjugaison amène de nombreux médias à être rachetés par des groupes industriels, ce qui pose la question de l’indépendance des rédactions par rapport aux intérêts privés de ces actionnaires.
Comment rétablir un modèle économique viable pour les médias ? Comment inciter les citoyens à se détourner des contenus fallacieux et à exiger une information honnête et vérifiée et à payer pour l’obtenir ? Comment adapter la régulation à la nouvelle donne numérique ?