S’emparer de la transition écologique

En matière climatique, on a longtemps cru que le seul problème était l’inégalité des ambitions. On découvre, avec l’Inflation Reduction Act, que c’est aussi la divergence des approches. Entre une stratégie européenne qui met l’accent sur les prix et sur les normes et une stratégie américaine qui mise sur la recherche et sur l’incitation, quoi de commun ? L’Europe est prise d’un doute : et si elle s’était fourvoyée dans l’écologie punitive ?
L’horizon 2030 est celui de tous les dangers. La crédibilité de l’Accord de Paris est incertaine, d’une certaine manière il ne peut que décevoir parce que son effectivité sera toujours appréciée à l’aune d’objectifs trop ambitieux pour pouvoir être atteints. L’Union européenne s’est fixé des objectifs très contraignants pour 2030, elle risque fort de devoir constater qu’en dépit de ses déclarations d’intention, la réalité de la crise énergétique l’a rattrapée et que ni la transition à marche forcée vers les renouvelables, ni le nouveau nucléaire ne délivreront assez à cette échéance.
Pourtant il n’y a pas le choix. C’est seulement si nous nous emparons de la transition climatique et plus largement de la transition écologique que celles-ci peuvent réussir. Le succès est l’affaire de tous les acteurs. L’orchestration de leurs efforts est un défi d’une ampleur sans précédent.